Clint EastwoodDès son premier rôle dans la série tv "Rawhide", Clint Eastwood s’intéresse à la mise en scène. Au fur et à mesure lors des tournages, dirigé par Sergio Leone ou Don Siegel, il observe passivement leur méthode de travail. Pour preuve, son premier vrai film est un petit documentaire sur Don Siegel sur les plateaux ; et
Impitoyable, que beaucoup considèrent comme son apogée en tant que metteur en scène, est dédié à « Sergio et Don ». Son désir de mettre en scène est satisfait en 1971 avec
Play misty for me, un thriller décontracté et étonnant de la part d’Eastwood, au carrefour entre Hitchcock et Siegel ! Il faudra attendre
Bronco Billy et
Honkytonk man pour une reconnaissance de la critique, qui enfin commence à le considérer comme un auteur et le détache de son image d’homme sans nom ou de flic violent – on peut regretter néanmoins que les journalistes n’aient pas vu deux magnifiques westerns en
L’homme des hautes plaines et surtout
Josey Wales hors-la-loi. Après l’insuccès dans les salles d’
Honkytonk man, il signe de sa main un épisode de Dirty Harry, plus populaire. Avant de revenir à du personnel, avec
Pale Rider qui est nominé au festival de Cannes. Après
Le maître de guerre, autre film majeur :
Bird, dans lequel il témoigne de son amour pour le jazz (son amour de la musique apparaissait déjà dans
Honkytonk man) – là encore, nomination aux Césars. Après le succès mitigé de
Chasseur blanc cœur noir et le flop de
La relève, c’est en 1992 que Clint obtient la consécration :
Impitoyable est assurément le chef d’œuvre du réalisateur, son premier tout au moins. Car suivra
Un monde parfait,
Sur la route de Madison,
Les pleins pouvoirs,
Mystic River et
Million dollar baby, des succès tant critiques que publiques. Cette décade prodigieuse n’est troublée que par quelques films plus mineurs, de 1997 à 2002 :
Minuit dans le jardin du bien et du mal,
Jugé coupable,
Space cowboys et
Créance de sang, tous néanmoins bien maîtrisés et regardables. Récemment, il a signé un diptyque sur la bataille d’Iwo Jima, deux films pacifistes qui ont pour originalité d’adopter les deux points de vue, U.S. et Japonais. En 2008, il signe un pur drame dans lequel une femme sans défense doit faire face à la société corrompue de Los Angeles,
L’échange. La mise en scène y est encore une fois sublime, avec une très bonne prestation d’Angelina Jolie dans le rôle titre. Il revient derrière la caméra, mais aussi devant (selon lui pour la dernière fois), dans
Gran Torino, pour offrir une variation du personnage sans pitié et raciste qui l’a poursuivit de longues années avec les Dirty harry. Son nouveau projet : un film historique qui, a l’instar de
Chasseur blanc cœur noir, traitera du rapport entre blancs et noirs en situant
The Human Factor à la fin de l’apartheid. Morgan Freeman y tiendra le rôle de Nelson Mandela.
1971 : Un frisson dans la nuit (Play Misty for Me)
1973 : L'Homme des Hautes Plaines (High Plains Drifter)
1973 : Breezy
1975 : La Sanction (The Eiger Sanction)
1976 : Josey Wales hors-la-loi (The Outlaw Josey Wales)
1977 : L'Épreuve de force (The Gauntlet)
1980 : Bronco Billy
1982 : Firefox, l'arme absolue (Firefox)
1982 : Honkytonk Man
1983 : Le Retour de l'inspecteur Harry (Sudden Impact)
1985 : Pale Rider, le cavalier solitaire (Pale Rider)
1986 : Le Maître de guerre (Heartbreak Ridge)
1988 : Bird
1990 : Chasseur blanc, cœur noir (White Hunter Black Heart)
1990 : La Relève (The Rookie)
1992 : Impitoyable (Unforgiven)
1993 : Un monde parfait (A Perfect World)
1995 : Sur la route de Madison (The Bridges of Madison County)
1997 : Les Pleins Pouvoirs (Absolute Power)
1997 : Minuit dans le jardin du bien et du mal (Midnight in the Garden of Good and Evil)
1999 : Jugé coupable (True Crime)
2000 : Space Cowboys
2002 : Créance de sang (Blood Work)
2003 : Mystic River
2004 : Million Dollar Baby
2006 : Mémoires de nos pères (Flags of Our Fathers)
2007 : Lettres d'Iwo Jima (Letters from Iwo Jima)
2008 : L'Échange (Changeling)
2009 : Gran Torino
2009 : The Human Factor