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 Sujet du message: Re: Clint Eastwood
MessagePosté: 23 Fév 2009, 14:37 
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mordicus a écrit:
Moi j'ai bien aimé la version française des Dirty Harry.

You punk!
Dirty harry c'est pas de Clint Eastwood. Siegel je dirais de mémoire.

Moi je préfère la longue tirade dont je n'ai plus souvenirs (honte sur moi et ma famille) en vo.

edit. merci imdb :
Citation:
I know what you're thinking. "Did he fire six shots or only five?" Well, to tell you the truth, in all this excitement I kind of lost track myself. But being as this is a .44 Magnum, the most powerful handgun in the world, and would blow your head clean off, you've got to ask yourself one question: Do I feel lucky? Well, do ya, punk?


bon c'est pas you punk mais ya punk, j'étais pas loin.

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 Sujet du message: Re: Clint Eastwood
MessagePosté: 23 Fév 2009, 14:46 
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LucyInTheSky a écrit:
le considérer comme un génie après l'avoir traité de réac, facho etc.


Faut avouer que c'est logique sur Pale Rider ou L'homme des hautes plaines, on dirait qu'il cherche à donner le bâton pour se faire battre. C'est limité comme films. On dirait du sous-Ford presque.

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 Sujet du message: Re: Clint Eastwood
MessagePosté: 26 Fév 2009, 13:18 
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1. Impitoyable
2. Un monde parfait
3. Gran Torino
4. Million dollar baby
5. Sur la route de Madison
6. L’échange
7. Josey Wales hors-la-loi
8. Les pleins pouvoirs
9. L’homme des hautes plaines
10. Mystic River
11. Mémoires de nos pères
12. Lettres d’Iwo Jima
13. Le retour de l’Inspecteur Harry
14. Bronco Billy
15. Pale Rider
16. Créance de sang
17. Jugé Coupable
18. Chasseur blanc, coeur noir
19. Minuit dans le jardin du bien et du mal
20. Un frisson dans la nuit

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 Sujet du message: Re: Clint Eastwood
MessagePosté: 04 Mar 2009, 17:06 
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(---SPOILERS---)

Certes, Clint Eastwood n'a jamais été crédité scénariste, mais il a toujours choisit attentivement les projets dans lesquels il s'est lancé. Même simplement en tant qu'acteur : profitant de sa notoriété et de son statut de producteur, il était à l'origine des films, voulait imposer sa vision et virait parfois le réalisateur (il remplaça Philip Kaufman pour la direction de Josey Wales hors-la-loi). En tout cas, il est indéniable que son oeuvre lui est complètement personnelle, pour preuve ses thèmes favoris :

- La vengeance
Elle a immédiatement caractérisé la légende d'Eastwood, de pair avec la violence. Dans les premiers films, elle est le sujet complet du film, sans grande profondeur. Néanmoins, quand il s'y attaque lui-même, il aime apporter subtilité et variations. Certes, dans L'homme des hautes plaines, le changement n'est pas énorme : jouant de sa réputation d'homme sans nom, il fait de son personnage un fantôme, un revenant, tout en laissant planer le mystère. Le traitement est plus intéressant dans Josey Wales. Alors que Wales ne vit plus que pour se venger, comme bon nombre de précédents héros eastwoodiens, il abandonne l'idée de duel contre celui qui l'a pourtant trahi, préférant repartir vers une vie paisible entouré d'une nouvelle famille.

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Josey Wales hors-la-loi

A partir des années 90, les grandes années où il s'amuse souvent à réécrire sa propre légende, il reprendra parfois ce thème : dans Impitoyable, Munny est un personnage qui s'est définitivement rangé de sa tendance lourde à tuer les gens. Mais alors qu'il est à l'automne de sa vie, il tuera pour la première fois sans être payé ou sous l'emprise de l'alcool : il venge son ami Ned lâchement tué à coups de fouets.

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Impitoyable

Dans Créance de sang, le flic McCaleb doit venger une pauvre femme assassinée, à la demande de sa soeur, en retrouvant son meurtrier. La vengeance ne doit consister qu'à lui mettre les menottes ; mais dans les dernières images, McCaleb accepte sans sourciller que la soeur en question plonge la tête de l'assassin sous l'eau.

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Créance de sang

Enfin, la question de la vengeance revient en force dans Gran Torino, puisque Clint réécrit de nouveau son mythe, ce qu'il n'avait pas fait depuis Créance de sang et Impitoyable (comme quoi le thème de la vengeance est intimement lié au "personnage" d'Eastwood). Pour commencer Walt ne prend les armes que pour défendre sa propriété privée. Puis, quand la maison des voisins, pour lesquels il s'est pris d'amitié, se fait mitrailler par le gang, commence pour lui la réflexion, le dilemne : vengera, vengera pas ? Et c'est là toute la force de Gran Torino : on y voit Clint prendre un chemin qu'il n'a jamais pris, celui d'une vengeance interposée, d'une mort en martyr. Ce choix ne pouvait être fait qu'à cause de deux autres éléments : une société de bureaucrates où la justice ne règne pas (pour la vengeance) et l'approche de la veillesse et de la mort (pour la mort en martyr) - deux autres thémathiques chères au réalisateur.

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Gran Torino

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Dernière édition par NicoMyers le 05 Mar 2009, 11:02, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Clint Eastwood
MessagePosté: 04 Mar 2009, 17:59 
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- La transmission, l'image du père

Il semble bien que Clint Eastwood ait eut plus de difficulté avec son père qu'avec sa mère, dans son enfance. En effet, on croise fréquemment dans ses films des personnages 'sans pères', tout simplement parcque le père est absent, ou qu'il est un mauvais père.
Tout d'abord, dans Un monde parfait. Kevin Costner-Butch, victime de la mauvaise éducation d'un père qu'il déteste encore aujourd'hui, s'est retrouvé en prison. Lors de sa cavale après son évasion, il croise un jeune garçon, Philip, dont le père est complètement absent. Son départ semble avoir rendu sa mère fragile, elle s'en être remis aux témoins de Jeovah. C'est donc le père, par son départ, qui serait fautif si Philip grandissait mal (plus que la mère, qui est tout simplement déboussolée). Alors, chacun s'identifiant à l'autre, Butch et Philip vont devenir père et fils pendant 48 heures. De là vient l'émotion dans Un monde parfait : s'ils avaient eut plus de temps, Butch aurait pu se ranger dans les bancs de la société et devenir un père exemplaire, et Philip aurait pu bénéficier d'un vrai père...

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Un monde parfait

Le sujet des Pleins pouvoirs semble être la corruption des plus grands dans notre société. Mais en parallèle Eastwood pose encore le problème de la filiation. Cette fois on passe du côté du paternel, on adopte le point de vue du père : son personnage éprouve le regret de ne jamais s'être occupé de sa fille même après la mort de la mère. Il ne s'en préoccupait pas jusqu'à ce que la mort menace (plus à cause de cette affaire gouvernementale à risque qu'à cause de la vieillesse). Encore plus quand elle menace sa fille... Les retrouvailles sont possibles, car Clint n'oublie jamais vraiment sa fille dans ce film ; en fait, c'est plus par protection qu'il s'en est éloigné, puisqu'il est quasiment cambrioleur "professionnel". Il fait de son mieux malgré tout, en gardant des photos d'elle, en remplissant son frigo. Mais il fini par comprendre qu'il est pleinement fautif, car personne ne l'a forcé à être cambrioleur. Il quitte alors ce poste, après une aventure périlleuse, et s'adonne à l'art, en amateur.

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Les pleins pouvoirs

Dans Million dollar baby, comme dans Un monde parfait, se croisent deux êtres faits "l'un pour l'autre". Maggie est doté d'une famille d'imbéciles -sans père-, et trouve en Frankie son père d'adoption. Frankie, quant à lui, ne veut pas répéter les mêmes erreurs qu'il a fait avec sa propre fille. Lui et sa fille sont complètement brouillés, il n'y a plus aucune chance qu'il se revoient. Au début ayant peur que l'histoire se répète avec la jeune boxeuse, il s'en éloigne bêtement. Puis il accepte de l'entraîner, c'est alors l'occasion de réécrire cette histoire. Malheureusement, le sort n'est pas avec Frankie, d'où l'immense noirceur du film.

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Million dollar baby

Enfin, on retrouve encore cette idée d'adoption dans Gran Torino. Le jeune Thao explique, vers le milieu du film, qu'il n'a jamais eut de lien avec son père très traditionnaliste. De son côté, Walt est un irascible vieillard, qui n'est pas prêt à ouvrir son esprit vers ses enfants. L'approche de la mort bouleverse cette idée. Néanmoins, il est trop tard pour se rattraper auprès de sa famille : il faudrait des années, puisqu'ils l'ont toujours connu renfermé. Le téléphone dans une main, les résultats d'analyse dans l'autre, il essaye pourtant : mais évidemment, personne n'a envie de décrocher, avant que le fils s'y décide et lui réponde qu'il a "beaucoup de boulot". Voilà pourquoi Walt ouvre soudainement le dialogue avec ses jeunes voisins, Thao et Sue, pourquoi il s'intéresse soudainement à leur culture (scène du buffet), et pourquoi il joue le rôle de père en allant au champ de bataille (battements de tambour d'armée) pour eux.

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 Sujet du message: Re: Clint Eastwood
MessagePosté: 05 Mar 2009, 09:09 
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- La vieillesse / un mythe vieillissant

Pour se détacher du côté "archétype" qui lui est attaché, par son statut de légende, Eastwood s'amuse à donner à son personnage des faiblesses, dont celui de la vieillesse. Dans Impitoyable, William Munny a bien du mal à s'occuper de ses cochons, à monter à cheval ou à viser droit. Il n'est plus le tueur agile qu'il était, parcque le temps (et l'amour) l'a assagi. Dans Les pleins pouvoirs, le cambrioleur Luther parle de son pacemaker en rigolant avec l'inspecteur de police interprété par Ed Harris ; ce personnage là est plus touché par l'idée de vieillesse que par le vieillissement du corps. C'est l'accumulation des années qui lui fait prendre conscience qu'il est passé à côté de l'essentiel, sa famille. Dans ces deux films, le héros est bouleversé quand il s'aperçoit qu'il a passé trop d'années de sa vie à côté de l'essentiel. Il s'assagit de lui-même.

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Impitoyable

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Les pleins pouvoirs

Dans Créance de sang et Gran Torino, la vieillesse intervient plus brutalement. Terry, l'inspecteur de Créance de sang, continue à se prendre pour l'inspecteur Harry, et ce dès la scène d'introduction. Musique, course-poursuite, cascades, coups de feu, hélicoptère, tout y est. Mais son âge lui est violemment jeté à la figure, alors que son coeur lâche. Dans Gran Torino, Walt reste obtus, grognon, réactionnaire au possible. Le genre de type qui ne changera jamais, d'ailleurs ses enfants en sont certains et n'attendent plus aucune amélioration de sa part, après avoir essayé vainement de le faire évoluer. Mais quand Walt se met à cracher du sang, et qu'il obtient ses résultats d'analyse, il devient urgent pour lui de changer. Il appelle directement son fils, tente de renouer la conversation avec lui : "Ta femme, elle va bien? Et les gosses?" Mais il est trop tard, Kowalski Jr n'a que trop l'habitude de son père, et lui raccroche quasiment au nez. D'où le soudain intérêt pour ses voisins Hmongs, enfants adoptifs pour les quelques jours lui restant à vivre.

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Créance de sang

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Gran Torino

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 Sujet du message: Re: Clint Eastwood
MessagePosté: 05 Mar 2009, 09:55 
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- Une société dirigée par des pourris

Quant Clint Eastwood se venge des méchants à sa manière (expéditive), de L'inspecteur Harry à Gran Torino, de Pendez-les hauts et cours à Impitoyable, c'est parce que ceux qui sont payés pour cela ne "font pas leur boulot". Harry Calahan est presque "contraint" de faire sa propre justice, dans un monde où l'injustice règne (contraste frappant, dans Le retour de l'inspecteur Harry, entre la scène des petites frappes qui font un hold-up d'amateurs dans un bar, puis celle où on voit un gros homme d'affaire se goinfrer paisiblement au mariage de sa fille, en toute respectabilité, bien qu'ayant commandité le meurtre sordide d'une jeune prostituée). Dans Gran Torino, jamais un policier n'apparaît dans les rues d'un Détroit déserté. Ils n'arrivent qu'après le meurtre commis, comme en témoigne le dénouement, où quand on les appelle - bien qu'ils doivent repartir sous les ordres du patron (scène où le prêtre tente de faire surveiller la maison du gang, en vain). Si on se penche sur Impitoyable, on s'aperçoit que c'est parcque le shérif Little Bill (Gene Hackman) ne fait pas correctement son travail que des tueurs sont engagés. A ceux qui ont défiguré la jeune prostituée, il ne demande qu'une simple amende, et encore dans le but de dédommager le 'propriétaire' de ces prostituées. Plus tard dans le film, c'est ce même représentant de la loi, qui ne fait en apparence que construire sa maison ("je ne mérite pas ça" dit-il au vengeur avant de mourir), qui lâchement et inutilement fouette à mort un homme déjà à terre.
Cette vision de la société, comme pourrie par ceux qui y occupent les meilleures places, on la retrouve dans trois films plus récents et de manière plus évidente : Les pleins pouvoirs, Mémoires de nos pères et L'échange. Dans Les pleins pouvoirs, cela est dit explicitement : l'assassin, dragueur et alcoolique, n'est autre que le président des Etats-Unis ! C'est probablement le film de Clint Eastwood où cette idée occupe le plus de place, puisqu'elle en est le thème premier, parallèment à la filiation. Dans Mémoires de nos pères, on s'aperçoit, comme dans Liberty Valance de John Ford, que les légendes qui font vivre un pays sont en réalité fabriquées de toute pièce... "entre la vérité et la légende, imprimez la légende..." Le dégoût de la nation explose lors de la scène où l'indien Ira balance une chaise, ivre mort, au beau milieu de la rue. Enfin, dans L'échange, Christine Collins est la pauvre victime d'une machination. En plus de ne pas faire son travail, protéger les citoyens, l'Etat représenté par la police fait le contraire de son travail, il met en danger la vie de ses citoyens. Christine Collins se retrouve donc enfermée entre quatre murs, pour protéger le siège de quelques politiciens verreux, en l'occurence le maire de Los Angeles. Il faut donc se battre pour vaincre dans la lutte contre cette société pourrie : à l'aide d'un révérend, d'un groupe de femmes laissées pour compte, elle sortira de sa prison et gagnera le procès.

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Les pleins pouvoirs

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Mémoires de nos pères

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L'échange

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 Sujet du message: Re: Clint Eastwood
MessagePosté: 05 Mar 2009, 10:19 
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- Un homme en décalage avec son époque

C'est le côté réactionnaire de Clint Eastwood : son personnage se refuse à s'adapter aux moeurs de son époque, et persiste à croire à des idéaux démodés. C'est la vieille méthode contre la modernité, le "flair" contre le raisonnement du Retour de l'Inspecteur Harry (le film commence par un échec au tribunal, Callahan n'ayant pour preuve que son flair), d'un Monde Parfait (les scènes cocasses entre Laura Dern et Eastwood), de Jugé Coupable (Everett commence par "sentir" que le condamné est innocent, ensuite il cherche des preuves). Mais Clint sais jouer de cet aspect de son héros, il ne fait pas toujours adopter son point de vue au spectateur : parfois, certes, on le plaint et on est de son côté - comme dans Jugé Coupable ou Le retour de l'Inspecteur Harry ; d'autres fois, il est tourné au ridicule, il est décalé par rapport aux progrès de son temps, comme dans Un monde parfait : il reste bouche bée face aux connaissances de Sally. Vexé, frustré, il prétend qu'elle ne fait que sortir des "blablas appris par coeur dans les livres à l'université". Le décalage est plus frappant dans Gran Torino : Walt est un vieu débris, un "grand-père complètement ciphoné" ; le jeune prêtre, après l'avoir laissé radoter, lui répond "on n'est plus en Corée". Walt, qui s'y croie toujours, est prêt à fusiller un à un les "niakwés". Mais le travail effectué par le "padre", tout au long du film, l'a raisonné ; il prend alors conscience de ce décalage, et opte pour une voie plus correcte.

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Le retour de l'Inspecteur Harry

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Un monde parfait

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Jugé Coupable

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Gran Torino

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 Sujet du message: Re: Clint Eastwood
MessagePosté: 05 Mar 2009, 10:34 
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- Les artistes

C'est un penchant plus méconnu de l'oeuvre de Clint Eastwood, portraiturer des artistes - Clint lui-même, en plus d'être cinéaste, se passionne pour le jazz. Que ce soit par le simple saltimbanque de Bronco Billy, le chanteur country de Honkytonk man, le saxophoniste Charlie Bird Parker, le metteur en scène John Huston/John Wilson de Chasseur blanc coeur noir, le photographe de Sur la route de Madison ou le dessinateur des Pleins pouvoirs. Ils sont tous des artistes modestes, qui préfèrent la simplicité à l'esbrouffe (le choix de John Huston dans Chasseur blanc coeur noir est symbolique de tout un cinéma 'pur' et simple, artisanal, celui de Ford et de Hawks également). Tout est résumé par une phrase que lance une inconnue à Luther dans Les pleins pouvoirs, le voyant dessiner : "vous êtes un manuel, vous". Ils imposent leur vision, sans écouter les producteurs ou les aléas du goût du public (Chasseur blanc coeur noir, Bird). Ils sont toujours modestes et terre à terre, n'aiment pas fréquenter la haute société et les snobs, même quand ils sont célèbres (toujours Bird et Chasseur blanc coeur noir). Mais la majorité de ces artistes sont inconnus du grand public (Honkytonk man, Bronco Billy) ou sont même de simples amateurs (Les pleins pouvoirs).

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Honkytonk man

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Bronco Billy

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Bird

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Chasseur blanc, coeur noir

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Sur la route de Madison

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Les pleins pouvoirs

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 Sujet du message: Re: Clint Eastwood
MessagePosté: 05 Mar 2009, 10:52 
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- Le passé

On ne pourrait dénombrer les films de Clint Eastwood traitant du passé, tant c'est un thème majeur de sa filmographie. Le personnage de Munny d'Impitoyable est sans cesse mis en contraste avec son passé, que ce soit par l'intermédiaire de son ami Ned qui en fait partie, de la tombe de sa femme fleurie, d'un pistolet retrouvé ou d'un cadre de photo. C'est un des cas où le passé surgit par l'évocation, avec Les pleins pouvoirs (là encore, des cadres photos) et Gran Torino (briquet et médaille d'honneur). Car les films à flash-back sont nombreux chez Eastwood, et ces flash-back sont connectés au présent par les traces qu'ils laissent derrière eux : prénoms tracés dans le ciment dans Mystic River, anciennes photographies des ponts de Madison County et cendres du photographe dans Sur la route de Madison, médaillon dans Jugé Coupable, célèbre photographie dans Mémoires de nos pères, missives retrouvées dans Lettres d'Iwo Jima. On peut même dire que l'intégralité d'Un monde parfait est un flash-back : le film commence sur Butch allongé dans l'herbe, se rappelant ses dernières 48 heures dans un dernier souffle, tandis que l'argent volé et le masque de Casper virevoltent près de lui, poussés par le souffle de l'hélicoptère.

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Impitoyable

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Sur la route de Madison

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Mystic river

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Mémoires de nos pères

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Gran Torino

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