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 Sujet du message: Douglas Sirk (1900-1987)
MessagePosté: 15 Fév 2009, 14:10 
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Douglas Sirk, de son vrai nom Hans Detlef Sierck, né le 26 avril 1900 à Hambourg (Allemagne) et mort le 14 janvier 1987 à Lugano (Suisse), est un réalisateur et scénariste allemand d'origine danoise. Il a également été metteur en scène au théâtre.

Né à Hambourg, l'enfant Hans Detlef Sierck est cependant élevé au Danemark, pays d'origine de sa famille. Adolescent, il rejoint l'Allemagne où son père, journaliste, s'installe définitivement. Etudiant dilettante en droit, philosophie, puis en histoire de l'art (à l'image d'un Mankiewicz, cet excédent de bagage culturel lui confèrera plus tard un statut d'aristocrate à Hollywood), il obtient pour financer ses études au début des années vingt un premier emploi au théâtre D'Hambourg où il monte rapidement ses premières pièces.

Fort de quelques succès, il embrasse alors totalement une carrière de metteur en scène au théâtre, en poste successivement à Chemnitz, Brême, Leipzig où il s'installe en 1929. Ses positions lui valent rapidement quelques démêlés avec les nouvelles autorités nazies (pour ne rien arranger, sa seconde femme est d'origine juive). Devant le caractère incontournable des complications auxquelles il doit faire face pour monter le moindre des projets, après un premier et dernier coup d'éclat à Berlin, il accepte un poste à la UFA en 1934 où il acquière au regard des autorités une nouvelle virginité.

Entrant de plain-pied dans ce qui est une industrie, Sierck adapte ses ambitions artistiques à ce média populaire par essence. Il obtient rapidement des succès conséquents. Bien que fortement courtisé, il fuit littéralement l'Allemagne en 1937 (laissant derrière lui un fils issu de son premier mariage, embrigadé dans les jeunesses hitlériennes, dont il n'a plus le droit de s'approcher; jeune enfant star dans quelques films de propagande) et rejoint sa femme dont il est séparé physiquement depuis plusieurs années. Il s'installe brièvement en Italie, puis en France, avant de gagner les États-Unis.

Durant les première années de ce qu'il conçoit alors comme un exil bien temporaire, Sierck, après l'échec de son premier projet avec la Warner, embrasse une brève carrière d'éleveur puis de fermier (années qu'il considère comme parmi les plus heureuses de sa parenthèse américaine). Rattrapé par l'histoire (Pearl Harbor ouvre une période plombée par des ressentiments anti-germanique sourds mais généralisés), il est contraint d'abandonner son activité et trouve refuge dans sa famille du cinéma où, bien que porté par son pedigree de réalisateur à succès, il débute comme simple auteur sous le nom américanisé de Douglas Sirk.

C'est avec un petit projet indépendant (Hitler's Madman), porté par groupe de ressortissants germaniques et réalisé en une semaine (la version finalement exploitée sera étoffée à la demande de Mayer de plans complémentaires tournés par l'auteur) qu'il ravive l'intérêt des studios en tant que réalisateur. Il consolide cette position avec ses réalisations suivantes, premiers films où il dirige George Sanders dont il fait son ami. Sa carrière débute alors réellement, carrière type d'un réalisateur sous contrat à Hollywood se traduisant par une filmographie éclectique . Autant de projets plus ou moins imposés par les pontes des studios auxquels il tentera d'imprimer une touche personnelle.

De fait, éprouvé par l'attitude des grands industriels d'Hollywood (tout particulièrement Harry Cohn qu'il juge simplement médiocre), désireux aussi de retrouver des traces de son fils (qu'il ne reverra jamais, car décédé sur le front russe), Sirk abandonne en 1949 cette position pendant an dans l'espoir de renouer avec son Allemagne. Ce retour au pays s'avère non fécond. Déçu, Sirk rejoint la Californie.

Il renoue dans les années 50 avec des succès publics conséquents (construits en partie autour de l'acteur Rock Hudson dont il fait une star), tout particulièrement une série de mélodrames dans lesquels il finit par imposer une signature. Ces oeuvres, ses plus connues, sont cependant reçues froidement par ses contemporains, les critiques affichant souvent un mépris plus qu'ouvert. Son oeuvre américaine est finalement réévaluée bien après la fin de sa carrière.

A l'instar d'un Lubitsch, d'un Hitchcock ou d'un Capra le nom de Sirk, comme marque de fabrique,a aujourd'hui phagocyter en genre comme référant dans la culture cinématographique classique (dans les faits, les mélodrames de Sirk, notamment du fait de leur stylisation délicate mais significative, ne représentent pas l'essence du genre mais bien une de ses expressions singulières).

* 1934 : Zwei Genies
* 1935 : Das Mädchen vom Moorhof
* 1935 : Der Eingebildete Kranke
* 1935 : Dreimal Ehe
* 1935 : April, April!
* 1935 : Stützen der Gesellschaft
* 1936 : La Chanson du souvenir
* 1936 : 't was een april
* 1936 : La Neuvième symphonie (Schlußakkord)
* 1936 : Das Hofkonzert
* 1937 : Paramatta, bagne de femmes (Zu neuen Ufern)
* 1937 : La Habanera
* 1938 : Accord final
* 1939 : Boefje
* 1943 : Hitler's Madman
* 1944 : L'Aveu (Summer Storm)
* 1946 : Scandale à Paris (A Scandal in Paris)
* 1947 : Des filles disparaissent (Lured)
* 1948 : L'Homme aux lunettes d'écaille (Sleep, My Love)
* 1949 : Jenny, femme marquée (Shockproof)
* 1949 : Slightly French
* 1950 : Le Sous-marin mystérieux (Mystery Submarine)
* 1951 : La Première légion (The First Legion)
* 1951 : Tempête sur la colline (Thunder on the Hill)
* 1951 : The Lady Pays Off
* 1951 : Week-End with Father
* 1952 : No Room for the Groom
* 1952 : Qui donc a vu ma belle? (Has Anybody Seen My Gal?)
* 1953 : Meet Me at the Fair
* 1953 : Take Me to Town
* 1953 : All I Desire
* 1954 : Taza, fils de Cochise (Taza, Son of Cochise)
* 1954 : Le Secret magnifique (Magnificent Obsession)
* 1954 : Le Signe du païen (Sign of the Pagan)
* 1955 : Capitaine Mystère (Captain Lightfoot)
* 1955 : Tout ce que le ciel permet (All That Heaven Allows)
* 1956 : Demain est un autre jour (There's Always Tomorrow)
* 1956 : Écrit sur du vent (Written on the Wind)
* 1956 : Les Ailes de l'espérance (Battle Hymn)
* 1957 : Les Amants de Salzbourg (Interlude)
* 1958 : La Ronde de l'aube (The Tarnished Angels)
* 1958 : Le Temps d'aimer et le temps de mourir (A Time to Love and a Time to Die)
* 1959 : Mirage de la vie (Imitation of Life)
* 1975 : Sprich zur mir wie der Regen
* 1977 : Sylvesternacht
* 1979 : Bourbon Street Blues

La structure narrative chez Douglas Sirk :

Les mélodrames de Douglas Sirk se fondent principalement sur les antithèses pour souligner le pathétique des situations. Douglas Sirk oppose la ville hypocrite à la campagne naturelle, l'individu à la société, les hommes aux femmes, les Blancs contre les Noirs, les riches aux pauvres. Une de ses oppositions fondamentales est celle du personnage vacillant et tragique avec un personnage stable.

L'esthétique sirkienne :

Si un trait stylistique est caractéristique de l'oeuvre de Sirk, c'est bien ses couleurs. Celles-ci sont baroques, chaudes, excessives, à l'image des bouleversements des personnages et des situations. Ses couleurs de prédilection sont le roses et le rouge (qui représentent pour lui rage de vivre et fringale sexuelle) et le jaune (couleur typiquement artficielle qui évoque l'importance des apparences). À ces couleurs chaudes, Sirk oppose les tons de bleu pour des atmosphères noctures. Finalement, il utilise le violet ou le lilas pour ajouter une valeur sentimenale et nostalgique au récit.

Sirk utilise également les décors de manière symbolique. Selon Sirk, les escaliers évoquent le désir des protagonistes de s'élever et de dominer leur vie. Le réalisateur affectionne aussi les miroirs, car on y voit tomber les masques ou permet de renvoyer l'image multipliée de la solitude. Il utilise également les fenêtres, car elle marque une pause dans le récit, une ponctuation pathétique dans le récit: " la femme à la fenêtre est un témoin passif, situé à la frontalité du monde clos, intérieur, et du monde extérieur, à la limite de la cellule familiale et de l’univers social, mais – quoiqu’elle regarde à l’extérieur – elle ne franchit pas cette limite, elle ne cesse pas d’appartenir au cercle domestique qui simultanément la protège et l’enferme."

The tarnished angels:
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Imitation of life :
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A time to love and a time to die :
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Written in the wind :
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Magnificent obsession :
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Dernière édition par alligator le 15 Fév 2009, 14:20, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Douglas Sirk (1900-1987)
MessagePosté: 15 Fév 2009, 14:19 
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EH MAIS C'EST MON IDEE !!!
:angry02:

non, je rigole Merci Alli ! En plus j'ai rien à dire j'ai encore rien vu de Douglas Sirk... :score001:

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 Sujet du message: Re: Douglas Sirk (1900-1987)
MessagePosté: 16 Fév 2009, 02:13 
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les images fonctionnent pas...


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 Sujet du message: Re: Douglas Sirk (1900-1987)
MessagePosté: 16 Fév 2009, 03:03 
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Knight a écrit:
les images fonctionnent pas...

Tu ne les vois pas apparaître ou tu les trouves mal choisies?

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 Sujet du message: Re: Douglas Sirk (1900-1987)
MessagePosté: 16 Fév 2009, 03:31 
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Après une présentation froide de wikipedia, un peu d'épanchement personnel maintenant.

J'ai découvert Sirk tout récemment. Je n'en avais qu'une image superficielle, le reléguant à ce sous-genre qui ne m'attirait guère, le mélo. Je lui collais aisément les qualificatifs de "mièvre" ou "mielleux", "rose bonbon" au mieux, sans avoir vu réellement et avoir une conscience bien réelle de ses films. Des a priori à la con en somme.

J'ai commencé par All that heaven allows. J'ai commencé surtout à trouver le film hyper cliché. Comme le note l'article de wikipedia, la structure en antithèse est dure à affronter la première fois, les poncifs vous sautent à la figure. Et puis progressivement, le récit prend une tournure inattendue, Sirk accompagne avec humanité ses personnages et les stéréotypes sont complètement retournés, les personnages s'épaississent, se densifient et l'on se retrouve avec un film complexe, des personnages d'une vérité peu commune à Hollywood. Bref, Sirk prend les clichés et les tord à sa convenance. Du mélo pûr, avec ce que cela suggère de droit, d'originel, de réel, de sincère. Combinée à cela, la photographie de Russel Metty, intensément colorée, suggestive, piquante enrobe le film d'une ferveur enthousiasmante, là où on croirait au départ qu'elle camoufle dans l'artifice et l'irréel, qu'elle trace un récit de gros traits peinturlurés. C'est un phénomène étrange et magique. Tout y est pour que ce soit mièvre, laid et pompeux, or, tout est beau, simple, naturel et vrai. Le paradoxe Sirk.

1. Image The tarnished angels 9.5
2. Image All that heaven allows 9
3. Image Written in the wind 9
4. Image All I desire 9
5. Image Battle hymn 8.5
6. Image Magnificent obsession 7.5
7. Image Has anybody seen my gal? 7
8. Image Imitation of life 6.5
9. Image A time to love and a time to die 5.5
10. Image Sign of the pagan 5.5

Je rajouterais qu'un cinéaste adulé par Fassbinder, Almodovar et Haynes ne peut pas être mauvais.

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 Sujet du message: Re: Douglas Sirk (1900-1987)
MessagePosté: 16 Fév 2009, 16:13 
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Je ne vois pas non plus les images, c'est le code qui apparaît. Pareillement, je n'ai rien vu de Douglas.

Citation:
The tarnished angels:
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Imitation of life :
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A time to love and a time to die :
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Written in the wind :
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Magnificent obsession :
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 Sujet du message: Re: Douglas Sirk (1900-1987)
MessagePosté: 17 Fév 2009, 03:04 
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Ah? Moi aussi elles ont disparu. C'est pô grave.

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 Sujet du message: Re: Douglas Sirk (1900-1987)
MessagePosté: 19 Fév 2009, 10:59 
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Ouep, pas grave du tout. J'ai Sirk dans le colimateur depuis quelques temps, justement par ton entremise, Alli.

Malheureusement, Tarnished Angels n'est pas à mon club vidéo. Written on the Wind non plus; or tous deux m'apparaissent incontournables.

Ils sont dans la liste des "à voir"...

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 Sujet du message: Re: Douglas Sirk (1900-1987)
MessagePosté: 20 Fév 2009, 12:41 
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Tu n'achètes jamais de dvds, quitte à les revendre après? Je pratique volontiers ça. Ca revient presque à louer. Sauf que j'ai plus de choix.
Du reste, je ne sais pas s'il y a le même phénomène au Québec, mais ici, les video-clubs ferment les uns après les autres.

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 Sujet du message: Re: Douglas Sirk (1900-1987)
MessagePosté: 21 Fév 2009, 02:06 
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Un DVD de Douglas Sirk ne doit pas se vendre en bas de 25$ CAN donc au moins 15E et c'est un minimun et pour la revente, c'est pas garanti.


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