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John Ford
1894-1973

Ingmar Bergman disait de lui qu’il n’avait réalisé que des chefs d’œuvres et qu’il faisait partie de ses trois réalisateurs préférés, à savoir « John Ford, John Ford et John Ford ». Orson Welles, pour voir à quoi ressemblait un vrai film avant de se lancer dans Citizen Kane, regarda La chevauchée fantastique.



Son style : la simplicité, la sobriété, la mesure. Ce qui rend plus forte l’émotion d’un mouvement (exemple, un simple travelling nous bouleverse dans Le convoi des braves, après tant de discrétion ; il accentue alors un moment tragique).

La multitude de personnages qui traversent ses films lui a permis de retranscrire la diversité de l’être humain, ainsi que la vie en communauté, thème majeur du cinéaste. Dans La chevauchée fantastique, un hors la loi et une fille de mauvaise vie sont exclus du village, de la communauté ; dans La poursuite infernale, un homme va intégrer rapidement la ville de Tombstone qu’il ne connaissait pas en y devenant shérif ; dans La prisonnière du désert, John Wayne hésite à passer le pas de la porte qui le mènera vers une vie en communauté, ou bien repartir seul dans le désert ; dans L’homme qui tua Liberty Valance, l’arrivée d’un érudit bouleverse la communauté basée sur la loi du plus fort. Ses films ne sont pas caricaturaux, pour des westerns classiques, mais au contraire de subtiles analyses de la personne humaine. Il rend même hommage aux Indiens, en fin de carrière, dans Les Cheyennes.



On trouve dans sa filmographie majoritairement des westerns, mais aussi des drames sociaux (Les raisins de la colère, Qu’elle était verte ma vallée) ou des films de guerre. Ses acteurs récurrents sont des géants : Henry Fonda dans les années 40, puis John Wayne et James Stewart, Richard Widmark. Mais aussi toute une famille de petits rôles : Harry Carrey et Harry Carrey Jr, Ben Johnson, Woody Strode, John Carradine, Victor McLaglen…

La première apparition de John Wayne dans La chevauchée fantastique, Monument Valley dans La prisonnière du désert, le duel dans Liberty Valance, la séparation dans Le convoi des braves, le dernier plan de My darling clementine… des images de la poésie de ce grand metteur en scène qui restent gravés. Sa filmographie est tellement riche qu’on n’est jamais rassasié.



Films muets
1917 : Le Ranch Diavolo (Straight Shooting)
1917 : L'Inconnu (The Secret Man)
1917 : A Marked Man
1917 : A l'assaut du boulevard (Bucking Broadway)
1918 : Le Cavalier fantôme (The Phantom Riders)
1918 : La Femme sauvage (Wild Women)
1918 : La Tache de sang (The Scarlet Drop)
1918 : Du sang dans la prairie (Hell Bent)
1918 : Le Bébé du cow-boy (A Woman's Fool)
1918 : Le Frère de Black Billy (Three Mounted Men)
1919 : Sans armes (Roped)
1919 : A la frontière (A Fight for Love)
1919 : Le Serment de Black Billy (Bare Fists)
1919 : La Vengeance de Black Billy (Riders of Vengeance)
1919 : Le Proscrit (The Outcasts of Poker Flat)
1919 : Le Roi de la prairie (The Ace of the Saddle)
1919 : Black Billy au Canada (The Rider of the Law)
1919 : Tête brûlée (A Gun Fightin' Gentleman)
1919 : Les Hommes marqués (Marked Men)
1920 : The Prince of Avenue A
1920 : The Girl in No. 29
1920 : L'Obstacle (Hitchin' Posts)
1920 : Pour le sauver (Just Pals)
1921 : Un homme libre (The Big Punch)
1921 : The Freeze-Out
1921 : The Wallop
1921 : Desperate Trails
1921 : Action (Action)
1921 : Sure Fire
1921 : Jackie
1922 : Little Miss Smiles
1922 : Silver Wings
1922 : Le Forgeron du village (The Village Blacksmith)
1923 : L'Image aimée (The Face on the Bar-Room Floor)
1923 : Three Jumps Ahead
1923 : Cameo Kirby
1923 : Le Pionnier de la baie d'Hudson (North of Hudson Bay)
1923 : Hoodman Blind
1924 : Le Cheval de Fer (The Iron Horse)
1924 : Les Coeurs de chêne (Hearts of Oak)
1925 : Lightnin'
1925 : La Fille de Négofol (Kentucky Pride)
1925 : Le Champion (The Fighting Heart)
1925 : Thank You
1926 : Gagnant quand même (The Shamrock Handicap)
1926 : Trois Sublimes Canailles (Three Bad Men)
1926 : L'Aigle bleu (The Blue Eagle)
1927 : Upstream
1928 : La Maison du bourreau (Hangman's House)

Films partiellement sonores
1928 : Maman de mon coeur (Mother Machree)
1928 : Les Quatre Fils (Four Sons)
1928 : Riley the Cop
1929 : Strong Boy

Films parlants
1929 : The Black Watch
1929 : Salute
1930 : Hommes sans femmes (Men Without Women)
1930 : Born Reckless
1930 : Up the River
1931 : Le Corsaire de l'Atlantique (Seas Beneath)
1931 : The Brat
1931 : Arrowsmith
1932 : Tête brûlée (Airmail)
1932 : Une femme survint (Flesh)
1933 : Deux femmes (Pilgrimage)
1933 : Doctor Bull
1934 : La Patrouille perdue (The Lost Patrol)
1934 : Le Monde en marche (The World Moves On)
1934 : Judge Priest
1935 : Toute la ville en parle (The Whole Town's Talking)
1935 : Le Mouchard (The Informer)
1935 : Steamboat Round the Bend
1936 : Je n'ai pas tué Lincoln (The Prisoner of Shark Island)
1936 : Marie Stuart (Mary of Scotland)
1936 : Révolte à Dublin (The Plough and the stars)
1937 : La Mascotte du régiment (Wee Willie Winkie)
1937 : The Hurricane
1938 : Quatre hommes et une prière (Four men and a prayer)
1938 : Patrouille en mer (Submarine Patrol)
1939 : La Chevauchée fantastique (Stagecoach)
1939 : Vers sa destinée (Young Mister Lincoln)
1939 : Sur la piste des Mohawks (Drums Along the Mohawk)
1940 : Les Raisins de la colère (The Grapes of Wrath)
1940 : Les Hommes de la mer (The Long Voyage Home)
1941 : La Route du tabac (Tobacco Road)
1941 : Qu'elle était verte ma vallée (How Green Was My Valley)
1945 : Les Sacrifiés (They Were Expendable)
1946 : La Poursuite infernale (My Darling Clementine)
1947 : Dieu est mort (The Fugitive)
1948 : Le Massacre de Fort Apache (Fort Apache)
1948 : Le Fils du désert (Three Godfathers)
1949 : La Charge héroïque (She Wore A Yellow Ribbon)
1950 : Planqué malgré lui (When Willie Comes Marching Home)
1950 : Le Convoi des braves (Wagon Master)
1950 : Rio Grande
1952 : L'Homme tranquille (The Quiet Man)
1953 : Le Soleil brille pour tout le monde (The Sun Shines Bright)
1953 : Mogambo
1955 : Ce n'est qu'un au revoir (The Long Gray Line)
1955 : Permission jusqu'à l'aube (Mister Roberts)
1955 : The Bamboo Cross
1955 : La Révélation de l'année (Rookie of the Year)
1956 : La Prisonnière du désert (The Searchers)
1957 : L'aigle vole au soleil (The Wings of Eagles)
1957 : Quand se lève la lune (The Rising of the Moon)
1958 : L'Inspecteur de service (Gideon's Day)
1958 : La Dernière Fanfare (The Last Hurrah)
1959 : Les Cavaliers (The Horse Soldiers)
1960 : Le Sergent noir (Sergeant Rutledge)
1961 : Les Deux Cavaliers (Two Rode Together)
1962 : L'Homme qui tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance)
1962 : La Conquête de l'Ouest (How the West was won)
1963 : La Taverne de l'Irlandais (Donovan's Reef)
1964 : Les Cheyennes (Cheyenne Autumn)
1966 : Frontière chinoise (Seven Women)

Je dois avouer ne pas connaître suffisamment le cinéma de John Ford pour en discuter. Je n'ai vu que "The Searchers" et "Grapes of Wrath".

Cela dit, certaines de tes critiques m'ont intéressé à certains films de sa filmo! On s'en rejase!

Réponse rapide, merci !
Certes j'en ai vu pas mal maintenant, mais ce n'est qu'un début : je ne les ai vu qu'une fois chacun (à part La prisonnière du désert 2x et La chevauchée fantastique 3x je crois). Mais bon, sans être complètement fordien, je l'admire énormement. Il arrive complètement à nous faire oublier qu'on est devant un film, ses meilleures oeuvres nous transportent littéralement.
mon top :

****
1. La poursuite infernale
2. La prisonnière du désert
3. L’homme qui tua Liberty Valance
***
4. La chevauchée fantastique
5. Rio grande
6. Le convoi des braves
7. Steamboat round the bend
8. Les cavaliers
9. Les raisins de la colère
10. Les Cheyennes
11. Les deux cavaliers
12. L’homme tranquille
13. Qu’elle était verte ma vallée
14. La taverne de l’Irlandais
**
15. La charge héroïque
16. What price glory
17. Quatre hommes et une prière

bon chez moi il est l'heure d'aller faire dodo quand y a école le lendemain

Je ne connais pas beaucoup John Ford.

Je sais qu'il a beaucoup influencé David Lean et Ridley Scott.

Mais ses films ont l'air plates. J'aime bien aimé The Searchers cela dit, mais je pense que j'aimerais bien le revoir, parce que ça m'avait pas donner la passion de son cinéma.

En fait je dors pas

J'ai passé La prisonnière du désert à quelqu'un, qui n'a pas trop aimé. Moi-même, c'est à la deuxième vision que j'ai adoré ; c'est donc surement pas facile à aborder.
Par contre, L'homme qui tua Liberty Valance est à voir, je pense qu'il est très bon pour commencer, plus universel, on ne peut que aimer. Mais je suis d'accord, Ford c'est particulier.

Comme Knight je ne connais pas assez. Mais au contraire de Vince je sais que ses bons films n'ont rien de plate. Le peu que j'ai vu récemment m'inciterait à voir et revoir du John Ford qui me semble-t-il a fait énormément pour son genre, le western, à l'instar d'un Leone quelques années plus tard. John Ford dont le style à la rudesse et à l'âpreté poétique n'est pas sans rappeller dans sa mise en caméra le lyrisme naturel et élémentaire de Spielberg. Moui, c'est tordu, mais il me fait penser à Spielberg. Et inversement.

Je n'en ai vu que 7. Un seul me parait moyen (Mister Roberts), mais comme il s'agit d'une co-réalisation il se peut que Ford n'ait pas eu les coudées franches.

Je trouve très juste ce que dit NicoMyers à propos de l'abord difficile. D'aspect rude... rèche serait d'ailleurs un mot plus adéquat, son cinéma n'est pas aidé par des personnages massifs. C'est comme Sirk, au départ on peut les trouver clichés, mais au fur et à mesure que le film s'étire, les personnages gagnent en épaisseur, en densité et en richesse. Reste qu'ils s'évertuent souvent à rester monobloc d'aspect. Ce sont souvent des personnages d'une pudeur extrême qui peut paraitre rébarbative à la longue. Je pense bien sûr à John Wayne dans The searchers ou à Henry Fonda dans Fort Apache, Mature dans My darling Clementine.
Et c'est donc vrai que plus on y pense, plus on en revoit et mieux on se fond dans ces histoires singulières à portée universelle, aidé il est vrai par une mise en image somptueuse.
Là où je ne rejoindrais pas Nico c'est sur L'homme qui tua Liberty Valance que j'ai beaucoup moins aimé en deuxième revoyure. C'est l'exception qui confirme la règle.

Et si vous avez l'occasion de voir du Ford au cinéma, sur grand écran, courez-y! J'ai découvert à l'Utopia et au Jean Vigo (NB: paix à son âme, ce cinéma en perdition du vieux Bordeaux, que fout Juppé, bordel à queue????) la plupart des Ford que j'ai vus. Le dernier en date, Cheyenne Autumn. C'est un pûr délice, régal des yeux, écarquillés, pleins les mirettes en couleur ou en n&b. Un cinéma grand spectacle.

Oui, c'est pour ça que je trouve la comparaison avec Spielberg étrange ! Décidement, il revient toujours celui-là !!


Je ne l'ai vu qu'une fois ^^

Je ne suis vraiment pas un fan, mais bon :

1- Stagecoach 8.0
2- The Searchers 8.0
3- Grapes of Wrath 8.0

Pas certain que j'ai l'intention de visionner d'autres à moins de tomber dessus à la TV.